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2021 : L’occasion ratée d’une "réconciliation historique", tensions entre Madrid et Mexico

Dernière mise à jour : 18 avr. 2022


Crédit photo : Diaro AS Mexicon Yeseline Trejo, Ciudad de México, 15 de septiembre de 2021



Cette année, le Mexique commémore à la fois les 500 ans de la chute de Tenochtitlan, la capitale de l'empire aztèque qui précéda la ville de Mexico, et le bicentenaire de son indépendance. Mais ce double anniversaire est au cœur d'une polémique du fait que le président, Andrés Manuel Lopez Obrador, dit AMLO, appelle l'Espagne et le pape à s'excuser pour les "atrocités" de la colonisation.


Petit rappel historique : Le 13 août 1521, la cité de Tenochtitlán (l'actuelle Mexico) cède sous les assauts répétés du conquistador espagnol Hernán Cortés et de ses troupes après trois mois de siège, signifiant l'écroulement de l'empire aztèque et les débuts effectifs de la colonisation espagnole du Mexique, appelée Nouvelle-Espagne. La vice-royauté de Nouvelle-Espagne, instaurée en 1535, prend fin avec la guerre d’indépendance du Mexique menée du 16 septembre 1810 au 27 septembre 1821.


L’indépendance du Mexique est ainsi célébrée chaque année, par le "grito", le traditionnel "cri" de sédition: "¡Viva México ! Viva !" en mémoire de l’appel à la révolte contre la couronne espagnole, par le curé Miguel Hidalgo, le 16 septembre 1810.


Cependant ces festivités, du 16 au 27 septembre, crispent les relations bilatérales entre les deux pays, depuis que le président mexicain, a appelé le roi d’Espagne et le Vatican à « s’excuser » pour « les violations des droits de l’Homme » lors de la conquête et de la colonisation. En effet, le 27 septembre 2021, l’absence d’un dirigeant espagnol de haut rang a révélé le malaise. L’ambassadeur espagnol, Juan Lopez-Doriga Pérez, représentait seul l’ancien Etat colonisateur.


Cet été, AMLO avait déploré le fait que le gouvernement de Pedro Sanchez et le Vatican n’aient pas daigné répondre à ses missives. « L’Eglise catholique, la monarchie espagnole et le gouvernement mexicain doivent présenter des excuses publiques aux peuples originels qui ont subi les atrocités les plus honteuses, le pillage de leurs biens et de leurs terres, pour être soumis », avait-il écrit, en 2020, au pape François. L’année précédente, AMLO adressait déjà une lettre similaire au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez : "La Conquête'', comme on la nomme, s'est faite avec l'épée et la croix", a-t-il rappelé. "Le temps de se réconcilier est venu. Mais d'abord qu'ils demandent pardon". La réponse du gouvernement espagnol avait été rapide et sans équivoque, répliquant dans un communiqué que “l’arrivée, il y a cinq cent ans, des Espagnols sur le territoire mexicain ne peut être jugée à l’aune de considérations contemporaines.


- Camille Doux


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