Jour dédié à leurs combats, leurs victoires et leur lutte constante pour l’égalité, la journée des droits des femmes a eu lieu vendredi 8 mars dans le monde entier ; l’occasion pour ONU Femmes de dévoiler leur nouveau plan d’action pour l’égalité des sexes. En encourageant les femmes du 21ème siècle à poursuivre leurs actions pour une égalité dans tous les domaines – politique, social, économique, culturel- avec une détermination sans faille, cette journée permet également de se rappeler des combats déjà menés pour l’obtention de droits égaux aux hommes.
La question de la place des femmes a longtemps fait l’objet de controverses et de profondes remises en question sociétales. Nous vous proposons de revenir quelques décennies en arrière pour recontextualiser quelques faits.
La Première guerre mondiale a marqué un tournant en ce qui concerne la place et le statut des femmes dans les sphères économiques et politiques. Les hommes étant partis au front, ce sont les femmes qui à l’arrière faisaient marcher l’industrie notamment d’armes. A la suite de cela, on a vu apparaitre les premiers mouvements de protestation féministes, revendiquant des droits, on pense aux Suffragettes avec le droit de vote, au motif que les femmes avaient largement fait leurs preuves dans la société. La conception traditionnelle de la famille réservait à la femme la mission de maintien de l’unité familiale, ne lui laissant pas la possibilité de travailler. De plus, la famille était considérée comme un facteur stimulant de l’activité économique. La femme au foyer était alors le rôle auquel étaient cantonnées la plupart des femmes. En réalité, les chiffres montrent que nombre d’entre elles travaillaient déjà au même titre que les hommes mais pour des salaires jusqu’à 50% inférieur aux leurs.
Aujourd’hui, les mouvements de lutte pour les droits des femmes ont pris une ampleur considérable, notamment en Amérique Latine. les mouvements féministes, partout dans le monde et notamment en Amérique Latine, ont pris une force considérable, il s’agit d’une véritable révolution.
Néanmoins les retours ne sont pas toujours très favorables. Almudena Grandes, écrivaine espagnole avait dit au sujet des revendications féminines du 8 mars, que face à la détermination des mouvements féministes le patriarcat á retrouvé ses forces, mais que les femmes seront l'obstacle le plus important et le plus déterminé pour empêcher cela.
En Argentine, les mouvements comme Ni una menos ou les « foulards verts » luttent pour abroger les lois anti-avortement, en défendant l’idée légal médicalisé et gratuit, qui ne mettrait plus en danger la vie des femmes. Ce soulèvement a déclenché beaucoup de controverses dans un pays où l’opinion publique est encore très divisée sur le sujet. A l’issue de plusieurs débats à l’Assemblée le 8 août 2018, aucun consensus n’a été établi pour permettre au pays de devenir le troisième pays de la région à légaliser la pratique. Ce fut une terrible défaite pour les Argentines.
M. Luis Almagro, secrétaire général de l’Organisation des États américains, a reconnu un retard des Amériques quant aux droits, aux libertés sexuelles et à l’accès la contraception. Dans ces Etats, les femmes représentent la majorité des personnes en situation de pauvreté, et l’accès plus que limité aux services de santé causent chaque année la morte de milliers d’entre elles faute de soins. Il est urgent qu’elles puissent, au 21ème siècle, jouir pleinement de leurs droits.
Pour cette année 2019 la journée des droits des femmes a été organisée autour du thème « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement ». Il s’agit d’une réflexion autour du plan Pour Un Monde 50-50 en 2030 lancé par l’ONU Femmes en 2015. Ce plan s’appuie sur l’engagement des gouvernements dans 12 domaines critiques1 pour lesquels ils proposaient une mise à jour des plans d’action, de nouvelles stratégies, de nouvelles politiques pour garantir, assurer et promouvoir l’égalité des sexes. Il est nécessaire de passer en revue les statuts et lois actuelles, réviser ou faire appliquer celles qui devraient l’être. Les États doivent s’engager au niveau international pour favoriser le leadership et la participation des femmes à tous les niveaux de la prise de décision, empêcher et combattre les normes sociales et les stéréotypes qui collent encore aux femmes dans de nombreux de domaines. Pour prévenir la discrimination et la violence à l’égard des femmes et faire prendre conscience, dans tous les pays, de la perpétuation des inégalités, les campagnes de mobilisation vont être renforcées. Du 11 au 22 mars s’est tenue la soixante troisième session de la Commission de la condition de la femme au siège des Nations Unies à New York. Il s’agissait de discuter des entraves structurelles qui rendent certains emplois et postes difficiles d’accès aux femmes, mais aussi de parler des systèmes de protection sociale, de l’autonomisation des femmes, le tout en lien avec le développement durable.
Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous rappelle donc que le combat pour l’égalité est loin d’être terminé.
Luciana Torrellio
1. Les femmes et la pauvreté ; L’éducation et la formation des femmes ; Les femmes et la santé ; La violence à l’encontre des femmes ; Les femmes et les conflits armés ; Les femmes et la vie économique ;Les femmes et la prise de décisions ; Mécanismes institutionnels chargés de favoriser la promotion de la femme ; Les droits fondamentaux de la femme ; Les femmes et les médias ; Les femmes et l’environnement ; La petite fille
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